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Simulation en santé chez les infirmiers de sapeurs-pompiers : trace de l'erreur et pérennité des apprentissages selon le degré de réflexivité mobilisé
Mémoire
Date : 01/01/2020
Description : 2 vol. (627 p.) ; graph., ill. coul., tabl., schémas
Type de monographie : Santé-Secours à personne
Langue du texte : français
Note de contenu : Résumé de l'auteur :
" La simulation en santé se développe en France après un essor considérable dans les pays anglo-saxons depuis plus de 20 ans. Si la majorité des études en démontre les bénéfices du point de vue de l’apprentissage et de la formation médicale initiale, la pertinence de cette méthode pour la formation continue des infirmiers reste posée, en particulier de par son coût et les ressources humaines qualifiées nécessaires.
Cette recherche est centrée sur la population des infirmiers de sapeurs-pompiers en formation continue dans le domaine de l’urgence pré hospitalière. Son objet est d’étudier la trace des erreurs réalisées lors des apprentissages en simulation et la pérennité de ces apprentissages, à moyen terme, selon le degré de réflexivité mobilisé lors du débriefing filmé, versus des apprentissages effectués sans instrumentation audio vidéo. La méthode de recherche est mixte, quantitative et qualitative.
Dans un premier temps, à partir d’un échantillon de 283 simulations, le degré de réflexivité des apprenants est coté par administration d’un questionnaire et le recueil de 166 témoignages portant sur les erreurs relevées. La taxonomie des erreurs est comparée avec les résultats valides déjà connus et la mise à l’épreuve statistique détermine la modalité de débriefing la plus performante.
Dans un second temps, un questionnaire administré six mois après la formation, recueille les données liées à la récidive ou à l’évitement des erreurs initiales en situation professionnelle réelle. L’étude qualitative de 110 témoignages est réalisée par une méthode combinée, d’analyse compréhensive des données et de traitement informatisé, selon la méthode Reinert, au moyen du logiciel Iramuteq©.
La taxonomie des erreurs initiales permet de caractériser des erreurs de processus cognitifs (21%) et des erreurs non techniques (54%), essentiellement de leadership, de communication et d’organisation, ce qui est conforme à la littérature. Est également repérée l’influence des processus d’apprentissage par le stress et les émotions. Ce qui relève du leadership est la principale cause des erreurs initiales.
Le degré de réflexivité est corrélé au type de débriefing, celui instrumenté par la vidéo étant le plus performant. Si l’influence du débriefing filmé, sur l’évitement de l’erreur initiale n’est pas statistiquement démontrée à moyen terme, les analyses qualitatives des corpus donnent à voir l’efficacité de la simulation pour la professionnalisation des infirmiers d’urgence et la limitation des récidives d’erreurs sur le terrain. Un lien de corrélation entre la formation et l’erreur autorisée est remarqué pendant le temps de débriefing.
L’apprentissage est plus fécond en simulation qu’en situation réelle. La temporalité des processus réflexifs étaye l’intérêt d’une formation curriculaire.
Cependant, la simulation peut engendrer des erreurs par confusion de postures, par exemple lors de jeux de rôles.
Enfin, l’apprentissage semblerait aussi concerner des sujets qui se déclarent pourtant insatisfaits de la formation.
Les difficultés mises en évidence lorsqu’il s’agit d’assumer la posture de leader de l’équipe d’intervention autorisent des préconisations à l’usage des formateurs :
- plus stricte définition des rôles lors du briefing,
- apprentissage du rôle de « suiveur » valorisant son implication active,
- inscription des simulations dans un curriculum,
- prévention du stress et du syndrome de l’action sous pression temporelle,
- accompagner la quête de sens et d’éthique recherchée par les apprenants,
- questionner leurs propres posture et aptitude à repérer puis valoriser les erreurs.
Un échantillonnage trop réduit invite à de nouvelles études pour évaluer, à plus long terme, les effets de l’usage de l’enregistrement audio vidéo.
Un autre champ sera à investiguer : l’évaluation des compétences auprès des patients selon le modèle de l’évaluation située en questionnant également les conséquences des choix institutionnels sur l’autonomie, la réflexivité et la confiance chez les soignants.
Enfin, par-delà l’effet de mode de cette méthode, la simulation en santé devra s’enrichir de nouvelles modalités offertes par les avancées technologiques comme les réalités virtuelles augmentée ou immersive qu’il conviendra d’évaluer à leur tour dans un soucis d’efficience et de qualité de service rendu. "
- Introduction
PREMIÈRE PARTIE : PROBLÉMATIQUE
- Introduction de la problématique théorique
- Le contexte dans lequel la question est posée : l'état de l'art de la simulation en santé
- Les erreurs humaines dans le champ des professions de santé
- La réflexivité dans le domaine des sciences de la santé
- Le débriefing, intérêt et modèles
- Élaboration de la trame de la recherche
DEUXIÈME PARTIE : DISPOSITIF DE RECHERCHE
- Le cadre détaillé de l'étude
- La population étudiée et son échantillonnage
- Méthode et dispositif de recueil des données
- Méthode d'analyse de données quantitatives
- Méthodes combinées d'analyse des données qualitatives : méthode mixte car deux techniques complémentaires sont mises en œuvre dont l'une est informatisée
TROISIÈME PARTIE : INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET DISCUSSION
- Introduction
- Premier résultat : il faut filmer !
- Deuxième résultat : la simulation est efficace pour la professionnalisation des infirmiers d'urgence
- Troisième résultat : le leadership est la cause principale des erreurs des infirmiers de sapeurs-pompiers
- Quatrième résultat : que d'émotions !
- Cinquième résultat : le simulacre induit en erreur et ne vaut pas simulation !
- Synthèse des résultats
- Quelques préconisations à l'usage des formateurs
- Mises en perspectives pratiques. Discussion sur la base des résultats
- Conclusion
- Références bibliographiques (2ème tome)
- Annexes (2ème tome).